Mémoire sur les Vins et La Régie... vers 1790

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Caractéristiques

Région
Lorraine
  • Réponse du Sieur Marc, régisseur de l'octroi des vins de la ville de Metz; au mémoire du sieur Bourgeon, employé de la régie générale, 31 pages, vers 1790. Réponse corrosive qui tient lieu de harangue justifiée par des faits très intéressants, Y est mis en accusation le traffic des registres pour favoriser ou gêner le commerce des vins messins et lorrains, il y est question de Hageville. Mars-la-Tour, Thiaucourt, Novéant, Maisonneuve, Mézieres, Saint Julien les Gorze, Voisage, Augny, Sponville, Raucourt, Moulin, etc. Au détour des invectives, on trouve des informations très intéressantes sur le commerce des vins dans la région. Par exemple: « les vinaigres de la ville de Metz. dont le commerce est immense et qui achètent une grande partie des vins de Lorraine prêts à se gâter. firent après l'établissement des droits sur ce vin des représentations touchantes a Messieurs les Trois ordres afin d'obtenir la réduction de ce droit à moitié. La ville de Metz ne balança pas un moment d'acquiescer à leur représentation, deux raisons la dirigea. La première parce qu'elle y trouvait un bénéfice réel et la seconde parce que les vins dont les vinaigres faisaient usage n'étaient absolument propres que pour le vinaigre: si on avait imposé ces mêmes vins au droit entier, leurs achats qui étaient considérable en Lorraine n'auraient pas eu lieu et la ville et la régie y aurait perdu
    sen
    siblement, d'un autre té il aurait été souverainement injuste de frapper du mauvais vin du même droit que du bon vin ». En dépit d'une mouillure claire, le libelle est en très bon état.
  • Réplique du sieur Bourgeon, contrôleur de la régie générale, à la réponse du sieur Marc (...),30 pages, vers 1790. Dans cette suite donnée en réponse au mémoire précédent. on découvre que derrière le trafic du vin se dissimule vraisemblablement une corruption institutionnelle et des détournements de fonds. Des petites notes de l'époque en marge font référence à divers documents qui semblent étayer les thèses de la défense. Ce second ouvrage est lui aussi riche d'informations sur la situation du commerce des vins et des octrois à l'époque. Par exemple, il y est question d'un cas de fraude touchant la dame George demeurant à Goin, un village lorrain qui ne devrait payer aucun impôt mais qui se trouve enclavé dans le pays Messin et dont sa
    position rend indispensable la circulation du vin. Très bon étal
  • Un petit mot de la part du sieur Larivière, commis ambulant de la régie générale, au sieur Marc [ ... ], 15 pages, vers 1790. Ce manuscrit et les suivants sont couverts d'une écriture très lisible et agréable, selon nous ils seraient de la main du dénommé Bourgeon, Celui-ci apporte des informations complémentaires sur cette affaire, probablement inédites. Très bon état
  • Lettres de Messieurs les régisseurs généraux qui fixent l'opinion qu'on doit prendre du sieur Marc, huit pages, datées du 11 septembre 1789. Très bon état.                                                                                                       
  • Lettre a M. de Tancarville, régisseur général du droit du roi, 35 pages, en date du 30 mai 1790, Ce manuscrit semble être de la main même du compilateur de cet ouvrage. Il commence ainsi: La régie générale supprimée en cette province est votre silence en cet instant envers moi, sont des énements trop Importants pour rester dans une apatrie qui serait autant impardonnable que préjudiciable à mes intérêts, Or comme vous ne voulez effectuer vos promesses, malgré qu'if y ait trois ans que vous m'en amusez, je vais essayer de chirer le bandeau que vous avez sur fes yeux pour vous montrer la vérité», Ce dernier manuscrit revient une ncuveue fois sur l'affaire, mais le ton est radicalement différent Une année semble s'être écoulée et des
    considérations politiques sont venues envenimer le débat. « Je veux que tout Paris sache comme vous vous êtes comporté envers moi, je serais votre ombre partout», lit-on ici. Ou encore: « aprés avoir été le principe et le moteur de mes infortunes, après m'avoir fait quitter Metz ma patrie et m'empêcher par là de pouvoir y solliciter une place dans les départements administratifs que ma conduite m'aurait sans doute mérité, je ne trouve de ressources que dans l'objet de ma demande contre vous. Je la poursuivrai jusqu'à mon dernier soupir et vous serez peut·être la triste expérience que s'il ne me reste rien du moins
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    l me reste du courage. Des amis. des protecteurs ... Je n'en ai pas! Mais un malheur m'en feront peuttre. Je les chercherai dans l'auguste aréopage qui fait trembler vous et vos pareils, ils m'écouteront et ils verront en moi les tristes débris de l'affreux despotisme que vous exerciez sur les peuples et vos agents". Et ce dernier témoignage annonce singulièrement les temps terribles de la Terreur.
  • L'ouvrage se termine sur un ensemble de pièces. la plupart sont des poésies en vers et sont très vraisemblablement originales. Ansi nous avons plusieurs versifications dédiées à Minette ou à sa mère. Outre ces pièces légères, nous trouvons aussi des compositions tout a fait interessantes pour le contexte historique et politique dans lequel elles ont été rédigées, Ainsi nous avons un poéme "à l'occasion de la victoire rempore sur l'armée espagnole aux Pyrénées et débité dans un repas civique du departement ou je me trouvais en prairial An ll», un autre composé à l'occasion de l'arrivée à Besançon de Pelletier, représentant du peuple envoyé en mission dans le département du Doubs en vendémiaire An III, un autre sur un anonyme et le triumvirat du comité de salut public, un autre "contre un individu soupçonné d'avoir placardé à Baume dans la nuit du 24 au 25 novembre 1809 une diatribe injurieuse contre les murs de trois maisons », et même « une adresse que je rédigeai et qui a éprésentée à Bonaparte le 12 floral An XIl lorsqu'elle il fut programmé empereur, par le baron M*** lieutenant néral & inspecteur général de l'infanterie ,.,                                                                                                       

L'octroi est un impôt indirect sur les denrées et des produits de consommation qui transitent par les villes. A la fin de l'ancien Régime, l'octroi est devenu très impopulaire d'autant qu'il est reversé en grande partie à l'Etat. C'est l'ordonnance du 12 juillet 1681 qui avait établi que la première moitié de tous les octrois seraient levés au profit du roi. Les dettes et des charges des villes étaient acquittées sur la seconde moitié de l'octroi mais on doit souligner que beaucoup de ces dettes et de ces charges provenaient du fait même de l'État. C'est pour sortir de cette confusion et de cet arbitraire, et aussi par besoin de popularité, que la Constituante supprima tous les octrois par la loi du 19 février 1791. Ce sont les coulisses de cette pression pesant sur le commerce des vins à la veille de la décision de la Constituante que nous visitons ici avec des documents de première main et de première importance.

ULTRA RARISSIME ET UNIQUE OUVRAGE!!

Réunion non signalée et inconnue de toutes les collections et biblio.